Chronique Octobre 2011 — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Chronique Octobre 2011

Abbaye de Tamié
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Chronique de l'abbaye de Tamié
Octobre 2011


Samedi 1 : Dom Victor nous décrit le style du Chapitre général comme étant très pastoral, les échanges furent francs et fraternels. La moitié du temps fut consacré à l’étude des rapports de maisons et à l’aide qui peut être apportée à l’une ou l’autre communauté particulièrement éprouvée. Le thème sur la formation n’a pas pu prendre toute l’ampleur qu’il aurait pu.

Dimanche 2 : Dom Stanislas abbé de l’abbaye cistercienne de Mepkin en Caroline du sud (USA) passe 4 jours à vivre nos offices et prendre copie de certaines pièces. En 1980 il était passé à Tamié, en avait rapporté des musiques pour son monastère, sur lesquelles des paroles en anglais avait été composées. Il repart avec une autre pile de partitions. Sa communauté se situe en milieu protestant et est devenue un lieu œcuménique. Leur élevage industriel de poules a été la cible d’attaques virulentes via internet et il a été abandonné, remplacé par la culture de champignons.

Il n’y a pas d’abbé parfait, pour lui, ce serait même un désavantage. Quand il ne sait pas, il doit le dire à sa communauté pour que les Frères exercent leur sens pastoral.

Lundi 3 : Dom Victor passe à la Maison diocésaine à Chambéry pour mettre au point l’enregistrement de sa conférence sur la lectio divina qui sera éditée en CD par des moyens artisanaux, à destination des laïcs.

Mardi 4 : L’opération noix à l’invitation de Mme de Chevron-Villette proche de la Ferme de Gy se déroule on ne peut mieux : l’accueil est toujours aussi chaleureux et le temps propice. Nous en ramènerons 500 kg environ, de quoi faire face à douze mois de consommation monastique.

Mercredi 5 : Frère Patrice participe au Conseil d’administration de la Mutuelle Saint-Martin à Paris durant trois jours.

Jeudi 6 : En ce jour de désert, les Frères qui partent en montagne jouissent d’un panorama superbe. Le soir le ciel se couvre et il pleut la nuit, la température descend et la neige avec : elle persiste un peu vers 1100 m.

Vendredi 7 : Les chrétiens des pays du Proche-Orient sont particulièrement affectés par la montée des islamismes à la suite des bouleversements politiques dans cette région.

Dimanche 9 : La démission de dom Victor comme abbé, acceptée par le Chapitre général devient effective. Dom Patrick, abbé de Sept-Fons, en sa qualité de notre Père immédiat reçoit la charge de notre communauté et il en confie la responsabilité à Frère Ginepro, qui était prieur de dom Victor. Dom Patrick fixe la date de la élection abbatiale au jeudi 17 novembre.

Lundi 10 : Fr. Ginepro nous lit une lettre circulaire du Père Lassausse donnant des nouvelles de Tibhirine : réfection des toits surtout celui de l’église  grâce à des dons venant principalement d’Italie., création d’un terrain de sports pour les enfants, le village reçoit maintenant le gaz naturel. Il y a beaucoup de visiteurs au monastère, des algériens et des étrangers, l’impact du film. Des hommes et des dieux a été important.

cîteaux ms 170-59 Mardi 11 : Mme Alisssia Trivellone nous fait découvrir les « Manuscrits de Cîteaux : comme des sources pour l’histoire des origines cisterciennes ».  Depuis trois ans elle étudie ces oeuvres exécutées dans les quarante années suivant la fondation de l’abbaye de Cîteaux en 1098. Ses pistes de recherche la conduisent à identifier les sources des détails choisis par l’auteur : le texte à illustrer, ce qu’en ont dit les Pères de l’Église, son utilisation dans la liturgie et comment ces oeuvres deviennent à leur tour exégèse des textes qu’elles accompagnent. Les enlumineurs se sont aussi inspirés du contexte historique pour mettre en oeuvre telle ou telle particularité, ce qui nous permet maintenant de découvrir mieux la pensée de l’artiste et celle de la communauté pour qui il travaillait. Quatre conférences de deux heures et deux autres d’une heure n’ont pas été suffisantes pour épuiser le sujet.

cîteaux ms 170-75vElle publie les résultats de ses recherches dans la Revue Mabillon, un article dans le tome 21, 2010, p. 77-104. Le premier est en ligne : « La Bible d’Étienne Harding et les origines de Cîteaux : perspectives de recherche », par Alessia Trivellone, In : Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre ; p. 303-319).

Autres site de miniatures : Mandragore de la BNF

Et surtout : Enluminures Culture : > Recherches guidée > Ville > Dijon, Bible d’Étienne Harding, Dijon, ms 12 à 15, Moralia in Job, Dijon, ms 168 à 170 et ms 173).

Jeudi 13 : Les dépôts officiels d’archives ne sont pas les seules sources d’information concernant l’histoire de Tamié, il se trouve aussi les fonds privés des anciennes familles de Savoie ayant eu des contacts avec l’abbaye. Ainsi d’une lettre reçue par Mme Graffion, de dom Jean-Baptiste Maniglier, abbé de Tamié de 1734 à 1757, le post-scriptum signale comme en passant : « [...] la grande quantité de pauvres que nous avons eu dans nos quartiers et la nécessité où nous sommes d’emprunter des sommes considérables... » La date 18 août 1749 situer la missive quelques mois après la fin de six années d’invasion de la Savoie par les armées espagnoles. Ce fut une période terrible pour les habitants et les moines ont fait face à la situation, laissant deviner les larges aumônes distribuées à cette occasion.

lettre de 18 août 1749 
Fonds privé : FAS 15.3

Samedi 15 : Notre martyrologe signale qu’il y a 150 ans un groupe de moines venant de la Grâce-Dieu prenait possession des bâtiments de Tamié et de 17 ha de terrain, achetés aux Frères de la Sainte-Famille de Belley par contrat signé le 12 octobre. Cette nouvelle communauté sera autonome et recevra la visite de son Père immédiat dom Benoît Michel de la Grâce-Dieu et son supérieur, dom Malachie Regnault siégera au Chapitre général de la Congrégation de Sept-Fons. En 1905 les moines étant très peu nombreux à Tamié, sans perspective d’avenir, la communauté perdra son autonomie et sera rattachée à celle de la Grâce-Dieu. En 1909 tous se regrouperont en Savoie et en 1911, le titre abbatial de la Grâce-Dieu sera transféré à Tamié. Nous sommes les continuateurs.

Dimanche 16 : Après sa démission Père Victor propose d’aller aider la communauté Notre-Dame des Neiges et il y est envoyé comme maître des novices, deux postulants l’attendent déjà.

Lundi 17 : Une vingtaine de prêtres du diocèse de Grenoble et leur évêque Mgr Guy de Kerimel sont en retraite à l’hôtellerie. Le regroupement des paroisses n’apporte pas un souffle nouveau. Les laïcs engagés s’essoufflent et il est difficile de trouver des remplaçants. Il convient de prendre la mesure de la fin d’une organisation d’Église, pour penser une Église dans un monde sécularisé, à partir du Christ qui appelle tout le monde. Il faut aller vers des communautés chrétiennes plus petites, mais plus rayonnantes qui attirent. Quelle est la grâce de notre pauvreté actuelle ?

Mardi 18 : Fr. Patrice se retire pour 15 jours à Chambarand, il prendra du repos et assurera des fonctions d’aumônier pour cette communauté de moniales qu’il connaît bien.

Mercredi 19 : Fr. Raffaële révise pour « Sources Chrétiennes » l’édition des Fragmenta Gauffridi, manuscrit de nos archives qui devrait sortir en décembre.

Jeudi 20 : La réunion d’automne des chantres de monastères rassemble onze participants. Le travail est de déchiffrer de nouvelles pièces et de réfléchir sur tel ou tel aspect de la liturgie. La CFC (Commission francophone cistercienne) veut dresser un bilan de ses 40 ans de production de textes ^pir la liturgie et une enquête est lancée dont les conclusions seront tirées en janvier.

M. Philippe Broillet présente à la communauté quelques aspects des résultats de ses recherches à Archivio de Stato di Torino pour l’histoire de Tamié. Les pièces en copie et en original s’étendent de 1132 à 1827 et couvrent pratiquement toutes les périodes. Mais bien sûr les 17ème-19ème siècles sont les plus représentés. Il est des questions qu’il devient possible d’approfondir grâce à l’abondance des documents les concernant : comment la bulle In suprema du pape Alexandre VII promulguée en 1666 ne fut entérinée le 12 septembre 1715, par le Sénat de Savoie, qu’en après de multiples démarches de dom Arsène de Jougla, abbé de Tamié de 1707 à 1727 ?
De nouveaux éléments concernent les moines de Tamié à partir de leur départ en exil en mars-avril 1793, leurs errances en Piémont, leur implantation à l'hospice du Mont-Cenis et à l'abbaye de la Novalèse. Ils nous font mieux entrevoir les motivations de cette communauté qui a toujours voulu restée unie.
Les chartes en copie ou en original sont à réunir et à replacer dans leur contexte pour en tirer le maximum de renseignements, entre autre une nouvelle lecture des origines de Tamié.
D'autres dossiers à Turin ou dans les fonds d'archives privés des familles de Savoie peuvent encore apporter du nouveau.

Dimanche 23 : Nous profitons des compétences d’une relieuse   professionnelle Anne-Marie Rey pour faire relier des manuscrits sur parchemin de nos archives, mettant ainsi le contenant à la hauteur du contenu.

Mercredi 26 : Fr. Jean-Pierre participe à trois jours de rencontre organisée par le DIM (Dialogue interreligieux monastique) dans un temple indou en région parisienne.

Jeudi 27 : Fr. Pierre participe à la célébration des 70 ans de mariage de ses parents.
Nous visionnons en communauté le DVD de l’enregistrement d’une émission de télévision sur Canal+ : « Le crime de Tibhirine » présentant les dernières recherches sur l’enlèvement des moines jusqu’à la découverte de leur tête. Il s’avère que la thèse officielle même soutenue par le gouvernement français ne tient pas.

Dimanche 30 : Mgr Philippe Ballot est en repos 24 h à Tamié. Une nouvelle communauté religieuse d’Ursulines s’est implantée à Modane, leur charisme est de faire découvrir à tous ceux qu’elles rencontrent que Dieu les aime. En lien avec la rencontre d’Assise, s’est vécue à la métropole de Chambéry une célébration semblable, des représentants des religions du secteur ont accepté l’invitation de l’évêque et une assemblée nombreuse participait à la prière pour la paix. Les religions ne sont pas ferment de division.

Lundi 31 : Fr. Raffaële a rédigé entièrement : Introduction, notes, traduction des Fragmenta Goffridi manuscrit de nos archives du XII° siècle pour être publié début décembre par Sources chrétiennes. Il nous donne un aperçu de la vie de cet auteur. Geoffroy né sans doute à Auxerre, il était étudiant d’Abélard à Paris quand Bernard de Clairvaux est venu parler aux jeunes. Plusieurs furent enthousiasmés et suivirent l’abbé pour devenir moines. Geoffroy fut du nombre, c’était en 1140. Secrétaire de son abbé, il prit des notes en vue de rédiger une biographie de Bernard. Ce sont elles que Fr. Raffaële propose à la publication.

 

 Côté jardin
Tamié en automne


Côté cour
Les murs intérieurs du cloître recrépis