Chronique Septembre 2013
Chronique de l'Abbaye de Tamié Septembre 2013 Mardi 3 : Fr. Raffaele se rend à l’abbaye d’Aiguebelle pour participer au comité directeur qui préside à l'organisation du Stim (Studium intermonastique). Mercredi 4 : Avec dom Guerric de la Trappe Père Abbé a visité la communauté du Mont-des-Cats dont il est le Père immédiat : il en a la responsabilité pastorale. "Pour nous, sommes-nous disposer à diminuer notre consommation ?" Jeudi 5 : Frère Fernand fête ses 80 ans. Nous marquerons l’événement en communauté dimanche et sa famille à la fin du mois. La journée de désert se déroule par une des dernières journées chaudes de l’été, plusieurs Frères en profitent pour parcourir les montagnes des environs désertées par les touristes du fait de la rentrée des classes. Les alpagistes sont toujours au poste. Il semble que les loups ont été discrets cette année dans le secteur. Samedi 7 : M. Philippe Broillet avait fait connaître le dossier sur l’industrie du fer qu’il avait été mis à jour à l’Archivio di Stato di Torino à M. Alain Mélo intéressé par la valorisation des patrimoines historiques. Ce dernier vient tenter de retrouver des traces sur le terrain. La mappe sarde (cadastre de 1730) des Archives départementales à Annecy et la carte de 1706 de l’Abbaye permettent de localiser les parcelles où se faisait le traitement du minerai (fourneau), malheureusement le lieu a été profondément bouleversé par la construction en plein milieu de la route descendant de Tamié à Faverges. Il ne reste que de rares fondations et de la poussière de charbon de bois. L’installation de la chaudière à bois se poursuit, comme c’est très technique, les artisans y consacrent beaucoup de temps. Frère Benjamin s’occupe de l’aménagement intérieur du silo. Le pape François propose à tous les hommes de bonne volonté une journée de jeûne et aux chrétiens d’y ajouter la prière pour la paix en Syrie. En communauté l’hebdomadier souligne cette intention de prière. Dimanche 8 : Père Abbé va participer à la rencontre des supérieur(e)s ocso de France à Paris, pour des échanges concernant la vie de leur communauté. Lundi 9 : Fr. Bruno était à Aiguebelle pour la session du Stim, la première période de cours pour 32 étudiants. Le thème de l’année sur la christologie porte sur la révélation du Père par le Christ. 26 h consacrées à l’histoire de la philosophie furent assurées par un professeur de lycée public en classe de terminale à Orléans et 25 h à une introduction au Nouveau Testament par le Père Benoît Standaert osb. Le tout a paru un peu lourd, mais très intéressant. Entre les sessions chaque étudiant travaille dans son monastère aidé d’un tuteur. Mardi 10 : À l’occasion des 50 ans de la promulgation de la Constitution conciliaire Sacrosanctum Consilium sur la liturgie la CFC organise au Collège des bernardins à Paris un colloque autour du thème : Liturgie et vie spirituelle, apport du monachisme à la vie de l’Église (bilan et prospective). Comme secrétaire de la CFC Fr. Gaël y participe. Un résumé de cet événement est lisible sur le site de la C FC : Jeudi 12 : Tamié fête solennellement saint Pierre de Tarentaise (env.1120-1171) premier abbé de la communauté fondatrice de Tamié arrivée sur place le 16 février 1133, devenu archevêque de Tarentaise en 1141. Pour célébrer la fin du chantier du magasin nous invitons les personnes qui y sont intervenues pour la visite des lieux suivie d’un repas avec la communauté. Parmi les artisans, au fil des chantiers, depuis 1988, on a vu successivement des patrons seuls, puis avec leur fils comme apprenti, devenu ouvrier qualifié et enfin successeur à la tête de l’entreprise familiale comme les Métral maçons, les Peissel menuisiers ou les Roch électriciens. Vendredi 13 : Jean-Pierre Paquet, président des Florimontains nous présente l’association en plein rénovation de leur pédagogie pour s’adapter aux jeunes et à leurs attentes présentes. Les colonies de vacances telles que les anciens les ont connues n’attirent plus. Elles avaient été inaugurées à Tamié en 1925. Samedi 14 : La fête de la Croix glorieuse marque le début du carême monastique. M. Nicolas Ballet est journaliste au Progrès de Lyon. En avril 2011 il a interviewé longuement Père Jean-Pierre « l’Ancien » du monastère de Midelt au Maroc, le dernier survivant des moines de ND de l’Atlas en Algérie et il en est sorti le livre : L’esprit de Tibhirine. Ce témoignage qui vient du coeur touche bien des lecteurs et fait tomber des barrières à l’égard de l’Islam et des personnes adeptes de cette religion. Aujourd’hui, frère Jean-Pierre et les siens poursuivent, fidèles à l’esprit de Tibhirine, le dialogue avec les musulmans dans leur prieuré « laboratoire d’espoirs pour nos sociétés » crispées par la question de l’islam. Lundi 16 : Du colloque de la CFC sur la liturgie, aux Bernardins à Paris, Fr. Gaël en retient pour nous que la liturgie est un lieu de révélation car elle est centrée sur le Logos, révélation du Père et qui nous convoque à une réponse. La liturgie est une pédagogie pour la vie spirituelle et l’existence quotidienne, elle permet de sentir avec l’Église. La vie monastique est une expérience de communion. Les moines sont séparés du monde mais selon les attentes du monde. Le monachisme apporte de l’équilibre à la vie chrétienne : il faut durer, il est disponibilité à une rencontre dont Dieu prend l’initiative. Mardi 17 : Père abbé nous avait dit qu’il était nécessaire de reprendre le commentaire de la Règle. Il s’exécute, ce matin. Nous avons besoin de rites, mais il faut les vivifier pour se reprendre en main. En se fixant des objectifs à notre mesure, nous pourrons revenir par le labeur de l’obéissance, comme le demande le prologue de la règle. Fr. Philippe travaille à Paris pour la Fondation des monastères. Mercredi 18 : La règle nous incite à nous renouveler, elle peut être un outil si nous voulons en faire un bon usage. La qualité première est l’écoute. Nous écoutons celui pour qui nous avons de l’estime. Nous écoutons pour mettre en pratique, c’est l’obéissance. La désobéissance est une fermeture, un désengagement. Par une très instante prière demandons à Dieu qu’il parachève notre action et qu’il nous compte au nombre de ses fils. Jeudi 19 : La neige descend au Grand Arc (2484 m) en face de l’abbaye, elle en repartira bientôt, il y a encore des bêtes sur cet alpage. Martin notre couvreur vient réviser les toitures et réparer les dégâts provoqués par l’épaisse couche de neige de l’hiver. Mgr Henri Coudray a la joie de nous apprendre l’achèvement des travaux de la nouvelle cathédrale de Mongo au Tchad. Elle sera dédicacée prochainement. Vendredi 20 : « Courrez, levons-nous, n’endurcissez pas, levez-vous… » par ces injonctions de son prologue la Règle nous incite non à une expérience spirituelle, mais à un combat. Il n’y a pas de solution miracle, à nous de chercher. Samedi 21 : La traduction en français de la Bible pour la liturgie a été approuvée par Rome, à la conférence des évêques francophones de la promulguer. La demande du Notre Père « Ne nous soumets pas à la tentation » devient : « Ne nous laisse pas entrer en tentation » dans la nouvelle traduction œcuménique en accord avec les autres Églises chrétiennes, ceci va apporter des perturbations dans les habitudes ainsi que dans les mélodies à adapter. Mardi 24 : Pour la fête de la dédicace de l’église de l’abbaye de Tamié nous célébrons la messe à 10 h 30 comme les dimanches et l’après-midi, Mme Hélène Decis-Lartigau, musicologue musicothérapeute et enseignante nous invite à découvrir en deux journées et demi Le Messie de Haendel, pièce de musique baroque en décryptant attentivement des parties significatives. 12 cierges sont allumés comme au jour de la dédicace de notre église en 1753 Samedi 28 : Padre Marco Vironda vient vivre sa semaine cénobitique, coupant en trois son année érémitique dans les environs de Turin. Dimanche 29 : Par courrier, téléphone, e-mail ou de vive voix nous recevons des demandes de prière pour des personnes dans des situations difficiles. Nous les accueillons même si ce qui est demandé nous dépasse largement. Nous ne pouvons pas mesurer la fécondité de notre présence ici, ce qui fait la racine de notre vocation. Les personnes de l’extérieur sentent qu’en venant ici ou en s’adressant à nous elles trouvent un peu ce qu’elles attendent. Lundi 30 : M. Philippe Broillet nous apporte la troisième livraison de son travail de correction et d’enrichissement du livre de Martin sur l’Histoire de Tamié. Frère Raffaele nous présente quelques extraits de la conférence de deux heures qu’il a donnée à la communauté de Cîteaux, espérant nous faire goûter un peu plus les œuvres de l’abbé de Clairvaux. Elle avait pour titre : La mystique christocentrique et nuptiale de saint Bernard dans ses sermons sur le Cantique. Le mystère de l’incarnation tient une place centrale dans cette mystique. Au Moyen Âge on se posait la question : Pourquoi Dieu s’est-il incarné ? Pour saint Anselme c’était par nécessité pour racheter l’homme de son péché. Pour saint Bernard Dieu voulait gagner l’homme à son amour. « En Jésus Dieu s’est fait tel qu’on puisse l’aimer. » Dieu est séduisant car seule la beauté peut susciter l’amour. |
Plus par moins
Photos de Frère Didier Notre Frère Fernand passe le cap des 80 ans Le repas de fin de chantier du magasin réunissait ceux et celle qui y ont oeuvré et les Frères qui en bénéficieront Pour terminer, une visite du cloître
Mme Hélène Decis-Lartigau Pour les différents dimanches des compositions florales différentes |