Homélie TO 28
Homélie pour le 28ème dimanche
du temps ordinaire
Guéri de sa lèpre, un Samaritain rend gloire à Dieu (Lc 17, 11-19) © AELF - Paris 1980 Homélie
Pour Jésus faire « route vers Jérusalem » c'est accomplir dans sa vie d'homme, la mission, la vocation pour laquelle Il est venu. Sa route vient du Père et retourne au Père, avec cette étape extraordinaire où il a habité parmi nous, en partageant une vie semblable à la nôtre. La nouveauté du Dieu chrétien tel que Jésus nous l'a révélé, c'est qu'en Jésus Christ Dieu le premier a fait un pas vers l'homme, il a fait route vers l'homme, il est allé à sa rencontre. Et ce qu'il rencontre ce sont des lépreux, des lépreux qui implorent la guérison : « Jésus, aie pitié de nous ! » Dans nos pays d'Europe, nous avons perdu la mémoire de cette épouvantable maladie qu'on appelle la lèpre. Maladie d'autant plus terrible, qu'elle était incurable et considérée à l'époque de Jésus comme une conséquence du péché, d'une faute. Luc dans son Évangile aime nous présenter Jésus comme le médecin, le bon médecin venu à la rencontre des hommes malades/ pour les guérir /les sauver de la maladie. Cette mission de guérison Jésus ressuscité l'a confiée à son Église, c'est pourquoi la tradition a souvent comparé l'Église à un hôpital, un hôpital ambulant sillonnant les routes de l'humanité à la rencontre des hommes. Récemment cette image de l'Église comme hôpital a été reprise par le pape François. « Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l'Église aujourd'hui c'est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer les cœurs, la proximité, la convivialité. Je vois l'Église comme un hôpital de campagne après une bataille. L'Église s'est parfois laissée enfermer dans des petites choses, de petits préceptes. Le plus important est la première annonce : `Jésus Christ t'a sauvé !' Les ministres de l'Église doivent être avant tout des ministres de miséricorde.» Deux fois dans l'évangile il est question de « rendre gloire à Dieu » Une fois dans la bouche du lépreux guéris. « Voyant qu'il était guérit il revint vers Jésus en rendant gloire à Dieu, puis une fois dans la bouche de Jésus lui-même. « Il n'y a eu qu'un seul pour rendre gloire à Dieu. Rendre gloire à Dieu ça signifie quoi... ? Est-ce que cela veut dire qu'il faut bâtir de magnifiques cathédrales ou revêtir les prêtres d'habits somptueux, ou encore donner des grosses sommes d'argent. Je ne le crois pas ! Saint Irénée de Lyon a donné l'authentique signification de cette expression : rendre gloire à Dieu, quand il dit : « La gloire de Dieu est l'homme vivant » ! cette notion de « vie » dont parle Irénée, disait le Fr. Aloïs de Taizé à un groupe de jeunes, est très importante. Chaque être humain a le désir d'une vie en plénitude et en vérité. Si on parle souvent aujourd'hui d'« aliénation » ou d'« absurdité », c'est précisément à cause de cette prise de conscience que quelque chose d'important manque à notre vie, quelque chose à chercher au-delà ou au lieu des satisfactions immédiates des sociétés consuméristes. Nous sommes invités à entrer dans une vie qui est simplement l'amour que Dieu désire partager avec nous. » Nous rendons gloire à Dieu toute les fois que nous allons dans le sens de la Vie. Nous rendons gloire à Dieu toutes les fois où aidons l'autre qui est à côté de nous à se mettre debout, à marcher vers la vie. Rendre gloire à Dieu, pour reprendre les mots du pape François, c'est cette capacité de soigner les blessures et de réchauffer les coeurs, la proximité, la convivialité, la tendresse... » Au coeur de l'évangile des dix lépreux une question de Jésus nous interpelle. « Et les autres où sont-ils ? » Aujourd'hui commence la semaine de prière pour la mission. Portons cette question dans notre prière et laissons l'Esprit Saint nous pousser au large, vers les lépreux d'aujourd'hui.
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